Actualités
[Communiqué de presse] – Que feraient des millions de Français sans cantines scolaires ?
Le Syndicat national de la restauration collective (SNRC) appelle les pouvoirs publics à agir de toute urgence pour préserver un modèle en danger bien qu’au service des Français. En effet, la cantine ou les repas livrés à nos ainés pourraient devenir une variable d’ajustement financière pour les collectivités, malgré leur importance notamment pour les populations les plus fragiles. Le SNRC tire la sonnette d’alarme, alors que le Salon des Maires et des présidents d’intercommunalité vient d’ouvrir ses portes et que les Assises des Départements viennent de s’achever.
La restauration collective fait partie du quotidien de millions de Français. Chaque jour, 10 millions d’entre eux bénéficient d’un repas avec un niveau d’exigence remarquable sur le plan alimentaire, nutritionnel et sanitaire et ce, à un tarif social adapté à chacun.
La restauration collective n’est pas une compétence obligatoire des collectivités locales. Pourtant, chaque année 3,3 milliards[1] de repas sont servis dans le secteur public : dans les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, les universités. La restauration collective accompagne le bien grandir, le bien vivre et le bien vieillir.
Le rôle de la restauration collective est vital pour :
Lutter contre la précarité alimentaire alors que 37% des Français2 sont en insécurité alimentaire
– Agir pour la prévention santé par l’alimentation alors que 125 milliards € 3 des dépenses de santé sont liées à une alimentation déséquilibrée (25% du budget de la Sécurité sociale).
La restauration collective permet de garantir l’accès à une alimentation saine, sûre et durable, accessible pour tous.
Alors que les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoient de réduire les dotations aux collectivités locales et d’augmenter le coût du travail, Isabelle APRILE, Présidente du SNRC, déclare :
« Je partage la vive inquiétude de nombreux élus sur la capacité du secteur public à poursuivre sa politique volontariste de financement de la restauration collective. Pour un nombre malheureusement croissant de nos concitoyens, les plus fragiles en particulier, la cantine constitue le seul repas équilibré et chaud de la journée. »
Des élus interpellent par exemple depuis plusieurs jours le Gouvernement et le Parlement, estimant devoir choisir entre la Police municipale et la cantine à l’avenir si les discussions sur le PLF et le PLFSS aboutissaient à de nouvelles coupes budgétaires.
« Nous avons la chance d’avoir investi dans un modèle culturel et économique à dimension sociale, dont la France peut être fière. Nous pensons collectivement que c’est un acquis voire un dû. Mais ce modèle est fragile et il peut disparaitre. Que feraient des millions de français s’il n’y avait plus de cantines scolaires, plus de repas portés à nos ainés ? Prenons garde à ne pas détruire ce qui est essentiel pour le quotidien et la santé des Français » alerte la Présidente du SNRC.
Le SNRC appelle donc les pouvoirs publics à renforcer la place de la restauration collective, qui représente un investissement pérenne. Par leur soutien au financement des repas, ils investissent pour la santé de leurs concitoyens, pour les filières agricoles de leur territoire, pour l’emploi local. La restauration collective est un outil au service des multiples compétences des collectivités et le lieu du bien manger et donc bien vivre ensemble.
Les entreprises de la restauration collective rappellent également les missions d’intérêt général auxquelles elles apportent leur contribution au quotidien. Elles incarnent plus que jamais :
- une réponse majeure à la précarité alimentaire
- un rempart contre une alimentation de mauvaise qualité
- un outil de protection du pouvoir d’achat des familles
- un vecteur essentiel de l’éducation alimentaire
- un facteur puissant de prévention santé par l’alimentation
- un moyen de limiter considérablement les dépenses de santé
- un débouché pour les filières agricoles de nos territoires
- un acteur engagé de la transition écologique
« Économiquement très contraint mais socialement responsable, la restauration collective est un modèle au service de l’intérêt général pour une alimentation saine, sûre et durable pour tous » conclut Isabelle APRILE.
Télécharger le communiqué de presse ici.
[1] Chiffre issu d’une étude du GIRA Foodservice 2024 sur les sociétés de restauration collective
2Rapport de l’Institut Montaigne, Fracture alimentaire Maux communs, remède collectif, 2024
3 Étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 2023
-
02/04/2024
-
29/03/2024
-
15/05/2024